Connaissez-vous le piano-pédalier ?
Ce piano à pédales a pour objectif de produire des sons polyphoniques à la manière d'un orgue. Etonnant, il demande aux pianistes d'être à même de parfaitement dissocier les mouvements des mains et des pieds.
Un peu d'histoire
Présenté à l'Exposition universelle des produits de l'industrie de Paris en 1855, le piano-pédalier a été confié par la maison Erard à Charles-Valentin Alkan, le plus grand représentant français de l'école du piano romantique. Pianiste et compositeur, il a écrit de nombreuses œuvres pour le piano et notamment pour le piano-pédalier. Lorsqu'il décède en 1888, la maison Erard reprend son bien et le conserve jusqu'en 1971. Elle décide alors d'en faire don au Musée instrumental du CNSM de Paris.
Qu'est-ce que le piano-pédalier ?
Avec son mécanisme à double échappement, ce piano propose 7 octaves. Ses cordes sont montées en parallèle et, de manière générale, ce piano ne dispose pas des pédales forte et una corda. Or, celui de la maison Erard dispose tout à la fois de ces pédales et du système de pédalier. L'intérêt de ce piano est de permettre aux pianistes de jouer des compositions habituellement réservées aux orgues. Au-delà d'Alkan, ce sont des artistes à l'image de Liszt et Camille Saint-Saëns qui ont composé pour ce piano peu à peu tombé dans l'oubli.
Et maintenant…
Des artistes à l'image du pianiste italien Roberto Prosseda ont fait le choix de redonner vie au piano-pédalier. Il a commencé en 2012 à donner des récitals de piano-pédalier en jouant tout à la fois du Schumann, du Liszt ou, plus surprenant, du Ennio Morricone (si vous aimez cet artiste, retrouvez la partition piano Il était une fois dans l'ouest sur Noviscore).
Découvrez le piano-pédalier en images et surtout, écoutez ce son tout à fait propre à cet instrument.
