Dmitri Chostakovitch
Dimitri Chostakovitch, né en 1906 à Saint-Pétersbourg, est un compositeur russe parmi les plus influents du XXème siècle. Sa carrière musicale est étroitement liée aux évènements historiques et politiques de l’époque. Le jeune Chostakovitch grandit dans une famille intellectuelle et mélomane. Sa mère, pianiste, lui donne ses premières leçons de piano et constate rapidement que son fils est doté d’un talent rare. Il compose ses premières oeuvres à 13 ans, âge auquel il intègre le Conservatoire de Petrograd où il étudie le piano sous la direction de Leonid Nikolaïev et la composition avec Alexandre Glazounov et Maximilian Steinberg. Sa rigueur et sa détermination le poussent à l’excellence et ses premières oeuvres comme la "Symphonie n°1" lui apportent une reconnaissance internationale immédiate. Les grands chefs d’orchestre de l’époque sont littéralement bluffés par la maturité artistique exceptionnelle de ce jeune compositeur de 19 ans. L’illustre Nicolaï Malko déclarera même "tourner une nouvelle page de l’histoire de la musique" après avoir joué la "Symphonie n°1" avec l’orchestre philharmonique de Léningrad en 1926. Les années 1930 marquent le début d'une période tumultueuse pour Chostakovitch. Sous le régime de Staline, l'art est étroitement surveillé et contrôlé par l'État. En 1936, son opéra "Lady Macbeth du district de Mtsensk" est violemment critiqué par le journal officiel du Parti communiste, ce qui met sa carrière en péril. Les commandes baissent et les concerts se font rares. Chostakovitch tente alors de changer son style mais cela lui coûte, il peine à se plier aux codes. En 1937, il compose néanmoins la "Symphonie n°5", une œuvre qualifiée de « réponse créative d'un artiste à de justes critiques ». Conforme aux attentes du régime, même si l’on perçoit la révolte sous le langage conventionnel, la "Symphonie n°5" relance sa carrière… Pendant la Seconde Guerre mondiale, Chostakovitch compose certaines de ses œuvres les plus patriotiques. Sa "Symphonie n°7", appelée aussi "Léningrad", écrite en 1941 pendant le siège de Léningrad, devient un symbole de la résistance soviétique contre l'invasion nazie. Après la guerre, les relations de Chostakovitch avec le régime soviétique se compliquent à nouveau. Il est accusé de formalisme et ses oeuvres sont boudées.Les années 1950 et 1960 sont à nouveau plus prolixes. En 1956, il compose la très célèbre "Valse n°2" aussi appelée "Valse de Chostakovitch" qui sera au générique de nombreux films quelques années plus tard. Avec la mort de Staline, Chostakovitch retrouve une certaine liberté artistique et son génie créatif s’exprime à nouveau. Il meurt en 1975 laissant derrière lui une oeuvre colossale.